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Comme la plume au vent ...
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Le spectacle populaire, la traduction
La langue du spectacle populaire.
Pour ce qui est du spectacle populaire, il faut se souvenirqu?au XVIIe-XVIIIe, le public populaire se pressait voir les Italiens de la Commedia dell?arte en italien. Comme à l?opéra, il y avait suffisamment de codes pour se repérer.
Par amour des langues, par souci du sens (une traduction modifie souvent éhontément l?original), par préoccupation prosodique (l?accentuation d?une musique dépend de la langue employée), j?ai longtemps été défavorable aux traductions dans la langue locale.
Des spectacles traduits ?
Pourtant, le temps passant, je finis par me dire qu?il serait agréable pour une part du public novice de mieux comprendre ; ou que la couleur spécifique d?une traduction, d?une langue, serait bienvenue, pour renouveler l?écoute ; ou qu?il serait plus confortable d?aborder des langues peu diffusées en France avec une traduction plutôt que des surtitres.
Bref, pour certaines oeuvres, il serait bien de les donner dans la langue du lieu, avant une reprise dans la langue originale, pour mieux en comprendre les saveurs. (Il faudra, dans ce cas précis, que l?adaptation soit fidèles pour que les repères soient justes à la reprise.)
Et là se pose un autre problème. Depuis la dissolution de la troupe de l?Opéra de Paris par Rolf Liebermann, qui parmi les chanteurs français est capable de faire comprendre tout son texte ? Pas tant que ça, et comme ils ne sont pas en troupe, on ne peut pas les réunir à volonté. Mon souhait est donc à peu près irréalisable, et dans ce cas, mieux vaut chanter dans la langue originale, quitte à ne pas comprendre.
Un exemple.
Autre chose. Je me suis penché, il y a quelque temps, sur le Rigoletto d?Etcheverry, en français donc. On y trouve des différences très importantes dans les personnages et l?action. Il est intéressant de noter une réelle réappropriation du texte initial, au-delà de ce que les choix ont d?appauvrissant vis-à-vis de Hugo, toujours plus loin... Certains points sont stéréotypés, mais ils révèlent beaucoup sur la réception française de ces oeuvres à une certaine époque et, à ce titre, sont très précieux (voir par exemple la place de la religion).
On pourrait en papoter si ça vous chante. ;)