,
Retour au menu



Retour au menu - Caricature de Rossini

Plan du site
Les brèves du site
Réactions aux articles
 
Statistiques
 
Participer
Espace rédacteurs
 




Des liens à suivre ...

En réponse à:
La mort de la culture Française

En réponse au message :
Le cul mou de l?âme francaise

Bien d?accord dans l?ensemble avec tout ce qui s?est dit.

Pour nourrir le débat j?ajouterai ceci : j?ai le sentiment que ce système où tout est basé sur la consommation a profité de nos faiblesses. L?homme moderne est devenu égoïste et jouisseur (il ne s?agit pas d?un prêche, je suis agnostique).

Je soulignerai d?abord la mise en avant permanente de l?image personnelle de l?individu. Chacun est confronté à l?injonction de travailler, d?élaborer sa propre image pour mieux correspondre à un canon de classe sociale. D?une manière générale, si vous n?êtes pas beau, si vous n?êtes pas grand, si vous n?êtes pas mince, si vous n?êtes pas jeune (ou si vous n?en avez pas l?air) ... vous ne correspondez pas au canon social. Plus spécifiquement, si vous n?avez pas le dernier téléphone portable, les pompes Hugo Boss ou le survet Nike qui arrache sa mère, vous êtes nul.

Comme l?individu moderne est VIDE, il doit se parer de symboles représentatifs de ce qu?il aimerait être. Ici, rien à apprendre en passant par un dur apprentissage : il suffit d?acheter l?objet idoine (ça tombe bien) ! Cet « objet-signe » est une sorte de grigri qui signe une appartenance à un groupe (tribu est le mot à la mode). Je reviens plus bas sur cette hypothèse.

L?individu moderne est INFANTILE et cette infantilité est valorisante. Avoir des rêves ou des fantasmes irréalistes, satisfaire compulsivement ses envies, être spontané et instinctif -comme un enfant- voilà ce qui nous est proposé.

Ce grand enfant est poussé à satisfaire ses nombreux caprices, surtout s?ils doivent déboucher sur une consommation. Je veux être heureux ? J?achète quelque chose. Je ne suis pas content ? J?insulte l?automobiliste qui ne roule pas assez vite.
Je m?exprime ...

Plus insidieusement encore, le processus du désir de possession est inversé. Si vous voulez quelque chose, la règle d?or est la suivante : « Vous le valez bien ! » Inutile, donc, de mériter la chose désirée puisque chacun mérite d?avoir ce qu?il désire. Vos sens doivent être bassement flattés et vos moindres frustrations assouvies. A ce prix est votre bonheur. Le premier couillon venu vaut ainsi autant qu?un autre et son avis a autant d?importance, même si son cerveau est composé de crème d?andouille à 0% de matière grise.

Pas de démarche de construction donc pour mériter ou acquérir quelque chose. Beaucoup de pubs mettent d?ailleurs l?accent sur l?importance des envies, de la spontanéité. C?est d?autant plus intéressant de pousser les gens vers la facilité que cela les empêche de réfléchir et permet de les manipuler sans trop d?effort. En fait, on finit par nous faire croire que nous sommes omnipotents (Star Academy). Il vous suffit de suivre vos instincts de la manière la plus spontanée possible, de vous laisser guider par vos désirs, et vos merveilleux potentiels cachés jailliront tout naturellement de votre corps ou de votre esprit grâce à cet élan intérieur primal.

Hélas, c?est une tromperie et personne n?arrive à réaliser cela !

L?être humain adopte alors un détour très pervers, fort bien analysé par Baudrillard (L?économie politique du signe). Ne pouvant posséder le pouvoir, le statut ou la connaissance, il en acquiert le symbole : il achète un « objet-signe ». Cet objet n?a pas d?utilité, sinon d?être montré. C?est un gri-gri ... le costume qui montre que je suis un jeune loup distingué, l?objet technologique qui montre que je suis « in », le livre « intellectuel » jamais ouvert sur mon étagère, etc.

A chacun son signe, à chacun son objet. Bref, le bocal change, mais les cornichons restent les mêmes.

Le corollaire naturel de cette idée que tout s?achète et rien ne demande d?effort est qu?une chose qui demande un effort physique ou intellectuel ne doit pas être au fond très intéressante, a fortiori si le résultat n?est pas visible par autrui.

Pour conclure : si ces valeurs sont effectivement celles valorisées, rien d?étonnant à ce que la culture soit mise au ban ! Je vais peut-être en choquer certains, mais je reste convaincu qu?elle demande -contre tout ce qu?on veut nous faire croire- une démarche personnelle d?investissement. Je reste pour ma part convaincu que le jazz ou la musique classique, les arts plastiques ou bien d?autres choses ne sont pas faciles d?accès, ce qui explique d?ailleurs que pas mal de gens n?y viennent que tardivement.

Je suis contre une culture élitisme, mais il y a bien un moment où il faut arrêter de fumasser.
Et dans notre beau pays de France je nous vois bien partis, comme disait Vian, pour « faire péter le khonomètre ».

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n?apparaîtra qu?après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.