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Chanteur amateur, jusqu’où peut on aller ?
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Chanteur amateur, jusqu’où peut on aller ?
Bonjour
Je visite régulièrement votre site : j’y ai repensé aujourd’hui en parcourant le Site des Basses de David Roubaud, ce baryton professionnel envoyant à www.Vocalises.net les fleurs que ce site mérite !
J’avais déjà répondu en 2007 à cet article, et je constate que depuis, bien des interventions ont permis de faire une belle étude de la question.
Parmi les aspects évoqués : le refus des organisateurs (en amont des chefs de choeur et d’orchestre donc)de la prise de risque qu’il y a à accepter la participation d’un soliste amateur : pas de curriculum pour appâter le public potentiel et (surtout)pour servir de couverture en cas de bide.
Eh bien, si on en juge par ce parapluie ouvert devant des candidatures de professionnels dans l’exemple qui suit, l’amateur n’est pas prêt de sortir du ghetto.
Je regrette de n’avoir pu retrouver sur le net l’appel à candidature à un concours de chant classique (en Bourgogne) sur lequel je suis tombé il y a quelques semaines pour vous y renvoyer, mais j’ai en mémoire les conditions exigées : elles étaient révélatrices. Commençons par la troisième et dernière...mais ne nous réjouissàns pas trop vite.
3/ "Adresser un CD comportant trois de vos interprétations avec accompagnement piano ou orchestre". On ne peut que se féliciter qu’une explosion des techniques de reproduction et de communication donne l’idée aux recruteurs de juger sur pièce, sans autre considération traditionnelo-procédurière ! OUI MAIS...cette exigeance(apparement) de bon sens vient après la précédente :
2/ « Adresser Attestation d’études complètes en conservatoire, et d’obtention de médaille (or souhaité : excusez du peu...) dans le discipline ». Donc si le candidat chante comme un dieu, mais qu’au lieu de fréquenter le conservatoire d’Arcueil-Cachan il a étudié le chant avec les shamans de l’Altaï pendant 8 ans et le solfège et l’histoire de la musique deux ans chez lui et six heures par jour après son retour, ça ne compte pas. Et de toutes façons, reste la sélection à la mode depuis un demi siècle : le talent et le génie sont réservés aux jeunes, aux concours de chant classique comme à la Starac, voir la condition première exigée...
1/ Age maximal requis : 35 ans.
Chaliapine peut se présenter à 41 ans : pas écouté, ni lui, ni son CD.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, j’ai de la considération pour les diplômes qui ont pour vocation première...d’obliger à apprendre.Mais qui ne sanctionnent pas toujours, il s’en faut, la faculté de se servir avec bonheur de ce qu’on a appris...
J’ai une véritable aversion en revanche pour la procédure figée et le diplôme au bénéfice du pleutre qui l’exige, et embauchera souvent celui qui le détient sans la compétence ni même l’idée d’explorer plus loin. La professeur d’EPS du collège d’état fréquenté par mes enfants dirigeait ses cours depuis le bord de la cour (stade à 300 m jugé par elle trop éloigné), emmitouflée dans son manteau et fumant cigarette sur cigrette. Mais un décathlonien français ayant été en finale aux Jeux, connaissant parfaitement la dscipline sportive et le fonctionnement du corps humain, n’a pu enseigner le sport que dans une High School US, parce que pour la France, il n’avait pas suivi le cursus requis... celui suivi par cette prof, embauchée, payée, conservée.
Pour ma part je chante avec succès une fois l’an devant du public (quelques dizaines de choristes) au stage d’été lors de la traditionnelle et joyeuse soirée de clôture.
Le reste du temps je dois...
- chanter sans timbre (sic),
- chanter sans puissance,
- chanter "en dedans"
- chanter "comme un jeune garçon qui n’aurait jamais pris de leçons" (re sic)
Ceci pour l’homogénéité (dans le silence ?). Je n’ai jamais entendu un chef de choeur reprocher aux choristes de chanter de façon confidentielle, au contraire j’ai vu, dans un choeur connu, le chef de choeur exprimer sa satisfaction d’avoir une armée de choristes parce que ça créait un beau volume sonore, et que "ça effaçait les différences et les insuffisances".
Bon, mais je suis quand même choriste, et passe quelques bonnes heurs de temps à autres avec un (superbe) ténor et une bonne basse (et pianiste !) : on joue à l’opéra...
A propos, montez- vous encore des rossignolades ? Je suis parisien mais ferais peut-être bien le déplacement !
Longue vie à www.Vocalises.net !
Jean-Pierre