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Mireille Delunsch à Bordeaux En réponse au message : Bonsoir ! L’art est universel, je le pense vraiment, Ce serait un débat très intéressant. Il réclame déjà une définition de l’art. Le TLF propose : Ensemble des règles, des moyens, des pratiques ayant pour objet la production de choses belles. Déjà, je remplacerais « belles » par « esthétiques », les distorsions du vingtième étant passées par là. Dès lors qu’il s’agit de règles, je vois mal comment l’universalité est possible. Elle demande la compréhension de ces règles. Serions-nous d’emblée convaincus par un raga, par une scène de théâtre indien ? Sans connaître la langue, les codes musicaux ? Peut-être en superficie, mais sans commune mesure avec un langage artistique dont nous serions familiers. Mais si vous désirez développer, ici ou ailleurs, ce serait bien volontiers. mais en terme d’art je ne pense pas que quiconque puisse donner une appréciation en terme de qualité. Pourtant, nous le faisons tous. Et à juste titre : tout ne se vaut pas. Un devoir d’harmonie de première année n’est pas l’égal d’un opéra de Schreker. Même s’il peut avoir des harmonies plus immédiates. Une oeuvre qui plait à beaucoup de gens aura plus d’écoute, plus d’impact et sera plus facile à programmer car même si ça ne se passe pas au même étage il faut toujours des moyens pour programmer une Œuvre quelle quelle soit. C’est une évidence économique. Qui hélas n’a pas semblé remplir les caisses de l’Opéra de Bordeaux pour autant. :-( "Casse Noisette" est programmé chaque année, c’est un fait, et chaque année tout le monde est content et les gens qui en sont contents n’en sont pas pour autant des idiots primaires. Encore une fois, personne n’a pensé cela. Qui plus est, ce ne sont pas forcément les mêmes spectateurs chaque année, et pas les mêmes chefs non plus. Personnellement je trouve ça très bien. C’est une tradition, disons, et ça ne coûte pas bien cher. Tout de même dommage qu’on ne varie pas les plaisirs, qui à faire un spectacle de ballet grand public pour les fins d’année. Le Grand-Théâtre a dans ses cartons une Belle au Bois Dormant, un Lac des Cycles, une Cendrillon (Prokofiev), certainement aussi Roméo et Juliette… On pourrait, sans dépenser pour de nouvelles productions, sans demander aux musiciens ou au public d’apprendre, varier les plaisirs. Même si ça peut attrister certaines personnes je crois qu’il sera effectivement plus facile de programmer des titres de Pascal Obispo que la Voix Humaine de Poulenc et pourtant personne ne songerait à dire que Poulenc est "mauvais", mais "ça plait ou ça ne plait pas". Il y a tout de même une large part d’éducation. Non pas que l’éducation pousse nécessairement les gens à aimer un art qui serait « supérieur », mais son absence ferme les portes aux univers les plus difficiles. je pense que vous avez déjà dû vous heurter au fait que certaines partitions sont introuvables car plus éditées, tout simplement parceque vu que ça ne plait pas à beaucoup de personnes l’éditeur refuse de perdre de l’argent en éditant une partition pour seulement quelques personnes.. A moins qu’elle soit détruite (comme l’Œdipe et le Sphynx de Varèse, détruite à Berlin dans les années trente), il est toujours possible de mettre la main sur une partition. J’ai réussi à trouver la trace du second opéra inédit de Hjalmar Borgstrøm (Fiskeren, sur un sujet similaire au Vaisseau Fantôme) en sollicitant les opéras d’Oslo, de Trondheim, ainsi que les musicologues spécialistes du compositeur. Certains manuscrits peuvent être consultés dans les bibliothèques moyennant un minimum de motivation et de garanties. Bref, même celles qui ne sont pas éditées sont accessibles d’une façon ou d’une autre. La célèbre armoire de Jean-Marc en est un exemple fameux. En résumé une oeuvre d’art, pour ne pas rester dans un coin oubliée de tous doit "plaire" au plus grand nombre de gens possible, sinon elle tombe dans l’oubli, c’est une conséquence de la nature humaine, c’est ainsi et il n’y a pas d’autre choix que de l’accepter. Bien sûr, mais c’est indépendant de la qualité, et les programmateurs peuvent, précisément, tenter de briser ce cycle de l’oubli qui ferait toujours jouer un nombre plus restreint d’œuvres ressassées.
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