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Classement de la voix et destination vocale
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Classement de la voix et destination vocale
Bonsoir, étant fort intéressée par les voix lyriques, c´est
avec grande attention que j´ai parcouru cet article dont le ton est plutôt intéressant . J´apporterais cependant une petite précision qui me semble primordiale : ici , les termes
ALTO et CONTRALTO semblent être différenciés alors qu´en réaliité, il s´agit exactement de la même chose !
ALTO n´est que le diminutif de CONTRALTO, registre féminin le plus grave dont la tessiture d´emploi s´élance en général
du sol2 (en général, les partitions pour alto arrivent tres rarement á cette note) au sol 4 .
La tessiture la2-la4 correspond au registre de mezzo, pas á celui d´alto .
Toujours á propos des contraltos : ce que l´on peut trouver, ce sont des différences d´ambitus ( il existe des altos authentiques qui ont un grave court et qui ne descendent pas plus bas que des mezzos), des nuances de couleur mais ce qui caractérise , ce qui signe véritablement le contralto
( ou alto) , c´est donc non point tellement le grave mais le timbre cuivré .
Une voix de mezzocontralto est une voix de contralto pourvu d´un aigu en principe plus étendu mais surtout plus clair mais il s´agit bel et bien d´un contralto et non d´un mezzo
grave . Une vraie mezzocontralto a justement ce métal cuivré dans la voix qui n´a aucun rapport avec le timbre sombre des mezzos .
Partant de lá, qui fut ou est vraiment contralto ?
Tout dépend si l´on considere le timbre ou bien la tessiture, l´emploi, la carriere .
Timbre : Ferrier, Heynis, Forrester et Watts sont indiscutablement de vrais contraltos ( Watts tend vers le mezzocontralto) . Toutes les quatre ont ce métal qui signent ce registre .
Tessiture, carriere et emploi : á ce niveau lá, Stutzmann est clairement une contralto mais ( il y a un grand mais) plus je l´écoute et plus je doute de sa " contraltitude" au niveau du timbre car elle n´a pas du tout ce métal caractéristique d´une Ferrier ou d´une Watts .
Elle pencherait plutôt vers la " case" mezzo grave et sombre avec aigus courts et limpides . Je l´aime beaucoup mais
j´ai de plus en plus de mal á entendre une alto quand je
l´écoute .
Marie-Nicole Lemieux : ce n´est sûrement pas une alto !
Ni de timbre et pas tellement de carriere non plus car si elle a chanté des partitions pour contralto , elle a également brillé dans des rôles de mezzo rossinien et dans les mélodies pour tessiture nettement haute ( Hahn) .
Lemieux est un mezzo clair avec aigus sopranisants, sa voix est étrangement proche de Bartoli mais elle n´a vraiment rien du contralto profond ni du contralto clair ou mezzocontralto . Elle a des ressources certaines dans les aigus et pourrait fort bien embrasser des rôles de soprano certes graves ou centraux mais elle y serait beaucoup plus convaincante que dans le répertoire d´alto .
Ewa Podles : c´est l´une des plus problématiques parce
qu´elle a chanté aussi bien des partitions d´alto que des partitions de mezzo aigus tels Eboli, ce que n´aurait pas pu faire Ferrier, par exemple .
La voix naturelle de Podles tendrait plus vers le mezzo sombre á grande extension capable de chanter depuis
le contralto profundo jusqu´au mezzo-soprano aigu en passant par le mezzo grave et le mezzocontralto .
Donc, au niveau ambitus et carriere , elle regroupe á la fois les registres d´alto et de mezzo mais au niveau du timbre et des aigus, c´est clairement une mezzo .