En réponse à:
Classement de la voix et destination vocale En réponse au message : Réponse à la question d’une dame du 25 novembre 2011 et qui est passée à la trappe... [Euh, le message, pas la dame !] Je voulais répondre mais je n’avais pas eu le temps... Dans la série "maître, que suis-je ?" à partir de notes extrêmes. Elle a donné un ambitus ré2 - lab5, si5 exceptionnellement, en indiquant que dans son extrême aigu, ces notes relevaient probablement du registre de sifflet... Je me place dans l’hypothèse d’une voix suffisamment (et correctement au sens lyrique du terme) cultivée pour que les "bords" de la voix soient apparents. Bien-sûr, il faut aussi être en conditions de "laboratoire" avec un piano (ACHTUNG MINEN !!! constitutionnellement la quasi-totalité des pianos sont approximativement "justes", donc faux, notamment en clef de fa, pour de multiples raisons : cordes qui se distendent, clavier trop bien tempéré contre-balancé par une accord trop "généreux" dans le grave, etc...), le matin de préférence avec des oreilles fraîches pour le diagnostiqueur et une voix reposée (naturelle) pour la diagnostiquée. Quelques vocalises d’échauffement, et puis... D’abord bien identifier les registres concernés. 1° hypothèse (probablement la bonne) : si et seulement si le ré2 en question est véritablement la note extrême grave émise en registre de tête (= registre bi-phasé, = mécanisme "léger") par une femme n’ayant pas abusé du poitrinage dans son bas-médium... On a ré2-ré4 + la quinte aigüe avec la bascule du larynx, soit ré2-la4, soit mezzo-contralto aigu (l’équivalent chez les hommes du baryton-basse) voix moyennement grave, au naturel statistiquement assez répandue, correspondant à un répertoire de musique ancienne ou baroque plutôt que romantique. La tentation étant forte de casser sa voix avec le répertoire tout-venant de mezzo-soprano trop aigu, ou bien au contraire de verser dans le pseudo-contralto par la magie vénéneuse du poitrinage. Donc de sol2 à sol4 exclusivement en voix de tête... Elle peut aussi chanter le répertoire grave de variété, mais en registre de tête, pour une fois... Le la5 est mathématiquement donné par l’octave du la4 produite par le 2° registre de sifflet (= registre de flageolet). Pour basculer dans les registres supérieurs, il y faut beaucoup d’entrainement, ne pas s’énerver, ne pas mettre de force dans la voix. A fortiori pour arriver aux notes extrêmes de ce registre, il faut doser la force qu’il faut... Très délicat... Ainsi, le baryton-basse Yvan REBROFF (pas un russe mais bien un germain de l’est) passait-il pour un phénomène de foire de son ré1 (avec micro) en voix de poitrine, jusqu’à son la5 (avec micro) en 2° registre de sifflet ! Mais sa voix naturelle (lyrique de poitrine) se développait de sol1 à sol3. "Ah, si j’étais riche !" Maintenant la fourchette lab5-si5 s’explique par la légère dissymétrie entre les cordes vocales, l’une essayant de suivre l’autre... La pression atmosphérique... Le diapason et ou le caractère chromatique ou diatonique des demi-tons... La présence ou l’absence de vibrato... 2° hypothèse extrême (très peu probable, mais possible) : le ré2 extrême grave d’une voix cultivée est produit en voix de poitrine ( registre mono-phasé = mécanisme "lourd"). Donc, cela donne ré2-la4 dans la technique du belting (voix de poitrine poussée vers l’aigu) chère à l’esthétique "Broadway" outre-atlantique. Si cette femme chante avec une voix lyrique en registre de tête (beaucoup de travail pour reconquérir son grave en voix de tête) cela donnera ré3-la5 = soprano ultra-aigu statistiquement extrêmement rare, répertoire très limité sauf transpositions. 3° hypothèse : un joyeux mélange de tous les registres, notamment si le ré2 en question est émis en regitre de poitrine et n’est pas en réalité la note potentielle la plus grave. Il s’agit souvent de voix peu cultivées au sens lyrique du terme. Et le la5 n’est par conséquent pas la note potentielle la plus aigüe en regitre de 2° sifflet. Quand la voix est au B A BA, il y a même des trous entre les registres, comme un orgue où il manque des tuyaux dans chaque registre... On se gargarise d’une voix aussi étendue mais au demeurant très peu solide et finalement pas si étendue que cela... Mais par la grâce du divin micro le miracle survient parfois... Une certitude : du point de vue d’une qualification tessiturale on ne peut absolument rien en dire ! 3° hypothèse BIS : la même chose que la 3° ci-dessus, mais avec des voix cultivées Si je voulais être charitable je qualifierais ces voix de "composites". J’ai entendu un critique sur France Musique parler d’une voix "trafiquée". Souvent des sopranos, ou voix intermédiaires qui pour arrondir leur répertoire vers le mezzo, poitrinent de façon plus ou moins éhontée. Carmen, a fortiori Dalila, sont dans la bouche d’un soprano, une catastrophe... La voix commence sa mutation : un aller-simple vers nulle-part... En revanche, je serais plus indulgent pour un soprano qui utilise son 1° registre de sifflet pour chanter les hautes notes de la Reine de la nuit. Des mezzos qui poitrinent de façon plus ou moins viriloïde pour accéder au répertoire de contralto : je n’en pense rien de bon, ni pour nos oreilles, ni pour la voix des intéressées. Certaines sont plus discrètes... Chez les hommes, vers l’aigu, ne parle-t-on pas de "ténor mosaïque" ? Cela peut être un baryton aigu ou un baryténor qui rend acoustiquement inapparent les passages entre les registres... Une certitude : un répertoire de ténor chanté par un vrai "faux ténor".
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