L’opérette légère est un genre que je ne connaissais pas du tout et c’est donc sans a priori que je suis allé ce dimanche après-midi assister à la dernière de Phi Phi dans la salle du Casino de Bordeaux, une opérette de Christiné, qui fut créée juste après la fin de la première guerre mondiale.
A la direction d’orchestre un visage connu que je revois avec plaisir car il a participé à notre dernière Rossignolade. Il respire la bonne humeur et la facétie, le tout malgré son air sérieux et son beau noeud papillon, le royal Philippe Molinier dont je salue ici le professionalisme trône devant l’orchestre et se trouve aux premières loges pour suivre le spectacle qui s’avérera ne pas être que dénudé d’intérêt.
Ce genre de pièce n’est pas à proprement parler une oeuvre lyrique, il s’agit plutôt d’un vaudeville un tantinet grivois agrémenté de plages musicales que l’on reconnait très vite car tous les airs se retiennent facilement et sont de plus connus et archi connus.
C’est le mélange des situations, les jeux de mots et surtout ce petit côté dégingandé et olé olé qui attirent je le pense un public qui en l’occurence s’avère n’être plus très jeune.
En lisant le livret j’apprends que le succès de cet oeuvre est venu grandissant après guerre, pourtant ce n’est pas de la grande musique et je me dis que le sujet quand même bien "libéré" de l’intrigue, a du contribuer à attirer une France qui avait besoin de s’émanciper et de s’autoriser un peu de frivolité qui nous mènera aux années folles.
Nous avons donc passé un moment agréable, même si j’aurai aimé personnellement que les représentantes du beau sexe soient un peu plus plantureuses... tant qu’à faire ... ;-)
Il y avait aussi quelques belles voix, mais vous l’avez compris, là n’était pas l’essentiel...
Le spectacle terminé, j’ai relevé une petite chose qui m’a choqué parmi cet auditoire composé pour une grande partie de septuagénaires et octogénaires. Il s’agit du fait que tout ce petit monde (réjoui au deumeurant) se hatait (lentement certes) de quitter cette enceinte sans prendre le temps d’applaudir ces artistes qui leur avaient rendu un peu de leur jeunesse pour se dépécher de retrouver leur véhicule, sans doute afin d’échapper plus rapidement aux embouteillages...
En revenant je me demandais si dans dix, quinze ans il y aurait encore un public pour ce genre de spectacle qui ne recrute pas ses adeptes parmi la jeunesse et s’il s’agissait bien d’un genre en perte de vitesse ? Pourquoi plus Christiné qu’Adolphe Adam ?
Ce fut tout de même intéressant et je ne regrette pas mon après midi, il y a de la Culture derrière toute aventure humaine.
Chrisiné et son Phi Phi m’ont amusé, mais côté lyrique ça manquait quand même un peu d’ampleur et d’épaisseur, je retiens donc ces quelques airs qui me trottent encore dans la tête en me disant que de tout temps on a quand même un petit peu "blaireauté"...