Le Grand Théatre de Bordeaux donne actuellement le Barbier de Séville de Rossini.
Deux équipes se partagent les dix représentations à venir et il m’a été donné vendredi dernier de suivre la générale du premier cast. Je dois vous dire que nous avons passé un superbe moment, relativement bien installés sur le parterre central.
La mise en scène est très originale et inventive, elle fourmille de clins d’oeil et de gags et nous permet à elle seule, de re-découvrir la légèreté de cette oeuvre.
L’action pourrait se situer à Cuba, au Nicaragua ou en cas dans un pays d’Amérique du sud, tout est exagéré, les guerilleros avec leurs mitraillettes dansant à la façon chippendales, le ténor (d’ailleurs vocalement superbe) en Drag queen sur la deuxieme partie qui zozote avec délice, les petites histoires dans l’histoire, qui font que l’on en oublierait presque le chant et la musique tellement cette mise en scène est originale et surprenante.
Les chanteurs, revenons en au chant étaient de bonne facture, même si Bartolo m’a paru un peu essouflé et Figaro un peu toujours sur le même registre.
Almaviva, le ténor a été superbe, je le dis bien fort, car ça n’a pas été toujours le cas dans les dernières productions que j’ai pu voir, là c’était un ravissement. Rosina était aussi bien dans son rôle agréable et subtile, Don Basilio fut honorable et malgré sa jeunesse on peut penser qu’il pourra devenir une grande basse. Notons encore chez lui une ou deux libertés prises avec la partition sur les finales qui n’ajoutent rien à la ligne mélodique et qui personnelement me déçoivent dans une salle de cette qualité.
Je m’attendais à mieux de Figaro qui m’a paru prendre le rôle un peu à la manière "opérette", je l’aurai aimé avec plus d’ampleur et plus classique dans son interpretation.
Berta nous a fait un numéro d’acrobate digne d’une trapéziste en équilibre sur une balançoire qui oscillait sur toute la largeur de la scène, chapeau !, il faut arriver à chanter dans ces conditions. Quant à Fiorello, il ne m’a pas laissé une grande impression, il me paraissait même un peu ailleurs.
Voilà, je critique, je critique, mais il est certain que chanter ce n’est pas si facile, tout n’est pas aussi parfait que ce qu’on idéalise, c’est du spectacle vivant.
Ce spectacle là était bien vivant, encore un grand bravo pour la mise en scène et la prestation du ténor.
Représentations :
mar. 10, mer. 11, Ven 13, sam. 14, mar. 17, mer. 18, jeu. 19, sam. 21 mai . 20 h Grand-Théâtre dim. 15, dim. 22 mai . 15 h
En direct sur France Musique le 21 mai 2005 : 20H00