Cela fait déjà huit ans que j’évolue dans cette petite institution qu’est l’école de musique de Talence.
A l’époque, la classe de chant bénéficiait pour ses cours individuels d’un pianiste accompagnateur positionné à temps plein en plus du professeur de chant. Nous avions également tous les lundi à 20h00, deux heures trente de répétition d’ensemble pour monter avec chacune des classes de chant le spectacle de fin d’année.
Au changement de Directeur il y a cinq ans, l’on nous a expliqué qu’il n’était pas utile que cet accompagnateur soit présent à temps plein et que maintenant nous en bénéficierions seulement un cours sur deux. Les rendez vous hebdomadaires sont devenus bimensuels et pour ce qui est des répétitions d’ensemble je ne me souviens pas d’être récemment rentré après 20h45.
Dernièrement, la personne qui nous accompagne au piano s’est retrouvée en longue maladie durant trois mois, les cours de chant, si l’on peut encore appeler ça des cours de chant, se sont déroulés essentiellement à capella.
Le Directeur de l’école de Musique interpellé à maintes reprises sur le problème par les "élèves" a laissé pourrir la situation et n’a pas remplacé le pianiste absent.
L’art Lyrique n’est semble-t-il pas la préoccupation principale de ce directeur au demeurant musicien, qui a délibérément décidé de fermer les yeux et de rester sourd à nos revendications. D’après lui le chanteur n’a pas besoin de pianiste, le cours de chant doit se suffire à lui-même et l’accompagnement ne doit être qu’exceptionnel.
C’est une vision réductrice, que je ne partage pas et que souhaite dénoncer ici, car aujourd’hui encore il continue à asséner ce discours à qui veut bien l’entendre.
On peut comprendre qu’avec un chanteur débutant on se focalise essentiellement sur l’exécution de vocalises, l’émission, la justesse, mais ces arguments ne tiennent plus quand on a à faire à des gens qui commencent à avoir un bagage musical et qui doivent impérativement être accompagnés pour progresser et présenter des examens.
La seule justification qui tienne parait donc être d’ordre comptable.
On cherche par tous les moyens à réduire les coûts de fonctionnement, il est vrai qu’un cours de chant coûte plus cher qu’un cours de guitare.
En ces temps où tout le monde serre les budgets, on grignote tout ce qui peut l’être. On enlève une croche là, une mesure ici, on rajoute des bémols un peu partout et au bout du compte on ne tardera pas à s’apercevoir qu’il ne s’agit plus de la même musique.
A scier la branche sur laquelle on est assis, on finit inévitablement par se retrouver par terre.
Malgré le fait que la prestation proposée se soit dégradée au fil du temps, le coût de la participation financière à ces cours n’a pas baissé (n’a pas augmentée non plus), on fait des économies sans contrepartie, la qualité s’en ressent, au final beaucoup d’élèves risquent de ne pas réitérer l’expérience l’an prochain (c’est d’ailleurs peut-être l’objectif recherché).
Ce jeune directeur qui semblait plein de projets il y a cinq ans, a semble-t-il revu à la baisse ses ambitions. Peut-être qu’à voir l’ampleur de la tâche, il a finalement baissé les bras, ou tout simplement a-t-il trouvé plus confortable de s’installer dans une vie qui n’est plus qu’administrative et ou la musique prend de moins en moins de place.
Voilà donc un petit exposé de ce que je considère comme des dysfonctionnements de cette institution Talençaise (1200 élèves tout de même). Peut-être que cet article arrivera aux oreilles ou au yeux de ceux qui décident et peut-être serai-je ici très heureux d’annoncer qu’une véritable solution a été trouvée... (on peut rêver :-) )
Chez vous, dans vos villes, assiste-t-on aux mêmes dérives ? Comment sont gérées les classes de chant ? la calculatrice a-t-elle aussi remplacée le pianiste ?