France 3 vient de diffuser Amadeus le film de Milos Forman.
Pas de tapage médiatique, pas de matraquage entre les pubs et pourtant en cette période de coupe du monde, c?était une bonne raison pour qui n?est pas un inconditionnel du ballon rond de zapper et de tomber sous le charme de Mozart, de sa musique, de ses opéras et de découvrir le côté romanesque du personnage et d?un Salieri de fiction qui transcende le personnage d?Amadeus.
La bande son du film est une pure merveille constituée de morceaux que nous connaissons tous.
Il y avait certes ça et là « un peu trop de notes » pour ses contemporains et ce Mozart là est peut-être un peu caricatural, voire un peu olé olé mais ça le rend sympatique.
Cet éclairage qui décoiffe ne doit pas être du goût des musicologues et des spécialistes, mais il me plait bien et nous laisse à penser qu?il devait aussi y avoir un homme derrière le génie.
« La voix même de Dieu, tout un absolu de beauté, une musique miraculeuse »... l?intrigue se met en place, Salieri devient le méchant et Mozart s?avance doucement vers l?immortalité tandis que l?homme vit sa vie d?homme dans sa banalité, son quotidien, ses joies , ses déconvenues et toujours tout au fond de l?âme, le petit truc en plus ...
Duo, trio, quatuor, quintet, sextuor, septuor, octuor, la passion de la musique est là, la jeunesse, l?insolence aussi.
Une genèse des Noces de Figaro nous est proposée, nous assistons aux premières répétitions accompagnées des petites misères et des petitesses des grandes petites gens... mais la beauté toujours au bout et « Dieu chante à travers ce petit homme ».
Ses contemporains ne s?en aperçoivent pas, la mode est déjà ailleurs, mais lui reste indémodable.
Don Giovanni, le spectre du commandeur, la fin approche, une forme de folie s?installe, le froid, la boisson, Mozart travaille à nous laisser la fin de son oeuvre, le Requiem, la flûte enchantée.. heureusement.
Une belle-mère hystérique qui inspire l?air de la reine de la nuit, l?on y croit et l?on se dit qu?il est bien dommage que ce type de film soit une exception du genre et que le cinéma ne nous ait pas donné d?autres chefs d?oeuvre du même tonneau.
Il donne envie de mettre un disque, d?écouter et d?en savoir plus, c?est en quelque sorte un moment initiatique.
Citons tout de même dans la même veine Topsy Turvy qui retrace la vie de Gilbert et Sullivan et qui a remporté deux oscars (je ne suis pas sûr que grand monde connaisse), Farinelli, le maitre de musique, tous les matins du monde et quelques autres.
A quand une réalisation sur la vie de Rossini, Verdi, Massenet ou même Adam, il y aurait de la matière, mais il n?y a peut-être pas assez de cinéphiles mélomanes ou simplement, ce n?est peut-être pas assez vendeur.
Confutatis.. benedictis...c?est la fin, notre Salieri de fiction élève son âme et contribue à terminer le Requiem, Mozart s?éteint... une légende est née.