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Mélodie (moi tout)
Un art dans l’art
Le 8 septembre 2004


DURANT l’été j’ai acquis un recueil de vingt mélodies de bizet, du bel ouvrage comme on n’en fait plus, jauni à souhait et relié à l’ancienne. Curieux de voir ce que cela donnait au disque, je me suis empressé de me rendre sur les sites d’amazon.fr ainsi que sur celui de la Fnac pour écouter des bouts (30 secondes maxi) de morceaux dont j’avais la partition : Et bien figurez vous qu’il n’y a pas grand chose, c’est d’ailleurs désolant de voir un tel désert culturel. J’aurai bien acheté un disque si j’avais trouvé mon bonheur... Eh bien non, il n’y a rien....... peut-être une prochaine fois. Dire qu’ils nous font des patacaisses avec le piratage mp3 et ils ne font même pas leur boulot qui consisterait à éditer ce qui restera toujours leur fond de commerce à travers les modes.

Malgré tout, j’ai quand même réussi à me faire une petite idée avec deux ou trois plages perdues sur des disques d’interprètes divers et je me suis décidé à tenter "la chanson du fou" tiré d’un poème de Victor Hugo, non pas parce que le titre est fait pour moi, mais surtout parce que c’est un très beau morceau smiley. (JPEG)

J’envisage aussi "Adieux de l’hôtesse arabe" du même compositeur, mais ça a l’air un petit peu plus délicat à négocier pour un relatif étranger à la discipline comme moi. Il y a encore peu de temps, je préférais ce qui péte et qui fait du bruit, les morceaux de brio, où je pouvais donner des décibels, peut-être parce que c’était ce qui correspondait le mieux à mes possibilités vocales du moment et à mon état d’esprit.... en vieillissant je deviens plus sensible à cette forme d’esthétisme qu’est la mélodie et si je n’ai pas encore adhéré complètement au côté vieillot et désuet de Duparc ou Fauré, les Rossini (les péchés de vieillesse), les Saint Saens, et récemment Gounod et Bizet ont réellement commencé à me séduire et m’incitent à explorer cet art que j’avais délaissé à tort jusqu’à présent.

Pour compléter le tableau et faire bondir les germanistes, une autre révélation de ces derniers jours, les mélodies de Schubert en Français. Je sais, le Lied ça doit être en Allemand et bla bla bla, mais punaise, que c’est beau en Français. J’ai là aussi un recueil de 40 morceaux, il n’y a qu’à piocher, c’est superbe (pas au disque non plus, en tous cas en Français), j’ai mis de coté : Adieu, La sérénade, l’attente.

Le grand Dietrich n’a qu’a bien se tenir, François Schubert m’a donné envie... j’arrive donc smiley.

Voilà donc mon approche de Candide éclairé sur la mélodie.Je sais que d’autres s’intéressent plus à l’aspect technique comme par exemple : faut-il rouler les R ?, dois je chanter cette mélodie avant celle là ?, l’articulation, la respiration, la prononciation...

En ce qui me concerne, pour ce qui est artistique, je fonctionne plus à l’affect, qu’à la rationnalité et je préfère essayer de ressentir les choses et les faire partager que d’essayer de les expliquer, voilà donc pourquoi il faut prendre cet article comme un article initiatique n’ayant comme but que de partager autour de cet art mais surtout de vous faire réagir.

Merci donc de vos remarques, commentaires, explications ainsi que de vos témoignages et retour d’expérience, concernant ce qu’il faut savoir pour pénétrer ce monde mystérieux de la mélodie.


Article publié par : Jean-Marc





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  • Adieu
    18 novembre 2006, par DavidLeMarrec

    A propos, "Adieu" que cite Jean-Marc est l’une des très rares mélodies de Schubert directement écrites en français. (A moins qu’il ne s’agisse de l’Abschied du Schwanengesang ? - Ade ! du muntre, du frölische Stadt)

    Je présume que, pour Sérénade-Ständchen, il s’agit du tube "Leise flehen" tiré du Schwanengesang. Et l’attente, c’est vraiment la mélodie de jeunesse Erwartung ? Elle est très rarement exécutée, à ma connaissance, hors des deux intégrales (Fischer-Dieskau ou Johnson).

    Site : http://
  • Votre R, avec ou sans crème fraîche ?
    28 décembre 2005, par DavidLeMarrec

    Pour le chant, partisans du r apical (roulé) ou du r uvulaire (celui du français standard actuel) ?

    Je repensais récemment aux propos de Pierre Jourdan, directeur du Théâtre Impérial de Compiègne, sur le r roulé qui forçait selon lui la nasalisation malsaine. Je dois reconnaître que ses résultats sont très convaincants.
    Pourtant, j’ai quatre réserves à ce propos, qui me faisaient au total préférer le r apical :

    - Par goût, je trouve plus esthétique et moins rugueux le r roulé.

    - Les chanteurs de ce que l’on appelle l’Âge d’Or du chant français roulaient abondamment les r, et l’on ne peut pas dire qu’ils en chantaient mal pour autant. Il est juste que le chant était plus nasal avant les années cinquante, mais cela n’est nullement gênant, et si c’est utile pour tenir plus facilement les tessitures, je ne vois pas où est le problème.

    - Surtout, le r uvulaire est souvent inaudible, râclé en fond de gorge, et rend la compréhension par conséquent plus difficile.

    - Le r apical permet de poursuivre une voyelle, ce qui facilite la continuité du chant (voyez Alain Vanzo). Essayez donc de prononcer ’drvo’ avec un r uvulaire et on en reparle.

    Evidemment, on peut préférer un r plus proche de notre pratique quotidienne, en tout cas pour les oeuvres plus récentes (XIXe-XXe). Ou encore se contenter d’articuler le r en avant lorsqu’il est plus faible dans le mot. Mais ces remarques me semblaient très minimes par rapport aux gains que j’exposais plus haut.

    Pourtant, je dois avouer que j’amorce une conversion. Les r uvulaires (non roulés) de Valérie Millot, qui contiennent à eux seuls un condensé exceptionnel de grâce, puis ceux d’autres interprètes remarquables, comme Matthieu Lécroart, Jean-Philippe Courtis ou Philippe Do me convainquent peu à peu qu’un r uvulaire bien articulé est encore plus intelligible et élégant qu’un r roulé.

    On notera que la plupart des artistes ont une position intermédiaire : ils roulent selon la position du r dans le mot.

    Site : http://
  • > Mélodie (moi tout)
    28 décembre 2005, par DavidLeMarrec

    Article assez enthousiasmant, je dois dire ! Une belle invitation au voyagesmiley

    "Pour compléter le tableau et faire bondir les germanistes, une autre révélation de ces derniers jours, les mélodies de Schubert en Français."

    Je serais très curieux d’entendre ça ! J’adore le lied et j’aurais aimé pouvoir commencer en douceur, avec des traductions françaises. (comme nous le disions à propos du Ring)

    "Je sais, le Lied ça doit être en Allemand et bla bla bla, mais punaise, que c’est beau en Français. "

    Généralement, le problème, c’est que la traduction française rend très mièvre les textes allemands, par une sorte de phénomène mécanique. Mais si la traduction est belle, peste ! qui se plaindra !

    "J’ai là aussi un recueil de 40 morceaux, il n’y a qu’à piocher, c’est superbe (pas au disque non plus, en tous cas en Français), j’ai mis de coté : Adieu, La sérénade, l’attente."

    Oui, c’est très dommage, rien n’existe en français. On m’a parlé d’une Belle Meunière de Tino Rossi, mais je n’ai pu en trouver nulle trace, si bien que j’ai pu croire à un canular, jusqu’à une mention récente qui confirmait son existence. Je tâcherai de me renseigner, mais sans doute fut-ce une parution en galette noire, non rééditée.

    "Voilà donc mon approche de Candide éclairé sur la mélodie.Je sais que d’autres s’intéressent plus à l’aspect technique comme par exemple : faut-il rouler les R ?,"

    C’est une question passionnante.

    "dois je chanter cette mélodie avant celle là ?, l’articulation, la respiration, la prononciation..."

    Oui, l’ordre choisi, le fait d’habiter la mélodie, de dire le texte, de rendre bien intelligible ce qui est chanté, et même la transposition sont essentiels. Mais il n’est pas obligé non plus d’écrire des équations pour en trouver la clef. smiley

    Site : http://
    • > Mélodie (moi tout)
      28 décembre 2005, par Jean-Marc

      "On m’a parlé d’une Belle Meunière de Tino Rossi, mais je n’ai pu en trouver nulle trace, si bien que j’ai pu croire à un canular, jusqu’à une mention récente qui confirmait son existence. "

      C’est marrant ça, mon ami David Ortéga me parlait justement de ça il y a trois jours. D’après lui il s’agit d’un film de Tino Rossi ... si quelqu’un a une piste.

      Site : http://
      • Tino Rossi & Franz Schubert
        18 novembre 2006, par Le général Tapioca

        J’ai dû apercevoir brièvement ce film à la télévision il y a... 5-6 ans... en noir et blanc... C’était peut-être des extraits... Tino Rossi chante en français le cycle de La Belle Meunière. Bien sûr, tous les critiques musicaux d’aujourd’hui recommanderont de jeter ce navet puant à la poubelle. N’en faites rien ! Comparé à la Star Ac’, Tino s’en sort fort honorablement à mon avis. Le film est quand même réalisé par Marcel Pagnol. En 1948.

        Salutations du Général Tapioca

        • Grand merci
          18 novembre 2006, par DavidLeMarrec

          Merci beaucoup pour ces précieuses indications.

          Je pense que Tino Rossi a tout à fait les moyens de chanter ce type de musique en effet. Mais c’est surtout l’adaptation française qui pique ma curiosité, ne connaissant des cycles schubertiens en français que le Tilleul de Thill.

          D’après ce que je comprends, c’est un genre de comédie musicale, réalisée autour du cycle entier, où l’on mêle la vie du meunier (rendu guilleret) à la présence de Schubert, et le cycle a été orchestré.

          Ce doit être abominable, mais très sympathique. A présent, cher Tapioca, que je dispose des références, je vais tâcher de me mettre en quête de cela !

          Site : http://
  • > Mélodie (moi tout)
    13 juin 2005, par tonton

    bonjour,

    je cherche des infos concernant ce recueil de mélodies de "François" Schubert. Je travaille actuellement une mélodie transcrite ( ?) pour choeur, paroles en français, de Schubert, transmis par un chef de choeur allemand qui n’a pas d’informations sur sa provenance. Son titre est "la nuit", et il ne correspond à aucune traduction, même approximative des différents lieder "die nacht" ou dont le titre contient "die nacht". Peut-être figure-t-il sur ce recueil, dont les paroles françaises sont, je le suppose d’un certain Bélanger ? merci de m’éclairer.

    Site : http://
    • deux mélodies de Schubert
      13 juin 2005, par Jean-Marc

      J’ai trouvé deux titres qui contiennent le mot "nuit", il s’agit de :

      Nuit et songes (natche und Traüme) : sainte nuit reine des songes, dans le calme ou tu nous plonges....

      La chanson de nuit du voyageur : Au vallon descend la fraicheur. Le vent soupire en passant...

      Site : http://
      • > deux mélodies de Schubert
        13 juin 2005, par tonton

        Merci pour ta célérité !

        Il s’agit en fait de "Die nacht" D983c ! Mais les paroles, ci-dessous, sont tellement différentes de celles trouvées ailleurs que j’étais passé à côté ! Si toutefois quelqu’un connait l’auteur responsable de l’arrangement à 4 voix mixte que je possède et qui commence par "le jour a fui, profond silence, profonde nuit..."

        Die nacht D983c

        Wie schön bist du, Freundliche Stille, himmlische Ruh’ !

        Sehet wie die klaren Sterne Wandeln in des Himmels Auen Und auf uns hernieder schauen, schweigend aus der blauen Ferne.

        Wie schön bist du, Freundliche Stille, himmlische Ruh’ !

        Schweigend nah : des Lenzes Milde Sich der Erde weichem Schooß, Kräntzt den Silberquell mit Moos Und mit Blumen die Gefilde.

        Traduction

        Que tu es beau, Silence ami, Calme céleste,

        Contemplez les claires étoiles Voyager dans les champs du ciel Et tourner leurs yeux vers nous, muettes, Du haut de l’immensité bleue.

        Que tu es beau... Le doux printemps marche sans bruit Vers le ventre tiède de la terre, Il décore la source avec des mousses Et avec des fleurs la prairie.

        Site : http://
  • >re Mélodie (moi tout)
    14 mars 2005, par STS

    Bonjour Jean-Marc,

    il se trouve que je viens de découvrir avec interêt les mélodies de Bizet, plus particulièrement les adieux de l’hôtesse Arabe. Malheureusement, j’ai le recueil de mélodies transposées, pour voix de mezzo-soprano (en la mineur). L’original est au moins une tierce au dessus ?

    Je cherche désespérément la partition de cette mélodie, pour soprano ....

    D’avance merci

    Sophie

    Site : http://
    • > re Mélodie (moi tout)
      14 mars 2005, par Jean-Marc
      Je suis désolé, je n’ai que la version baryton-mezzo.. la si..., Il y a peut être quelqu’un qui passera par là et qui vous la trouvera... patience.
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    • > re Mélodie (moi tout)
      18 mars 2005, par Yaj

      Bonjour Sophie. Je suis en train de travailler cette partition, et comme je suis ténor, ça pourra peut-être t’aider : la partition scannée pour voix haute est disponible sur le site de la Bibliothèque Nationale du Congrès Américain, à l’adresse suivante :

      http://www.newmannotes.com/teacher/VRRO.html

      Une fois sur la page d’accueil, cliquer sur Adieux à l’hôtesse arabe, puis sur View this item, et on peut passer d’une page à l’autre après les avoir imprimées ou sauvegardées.

      En espérant t’avoir aidée...

      PS : pour les mezzo, la partition est en La mineur, pour les voix hautes en Ut mineur, il y a bien un tierce de décalage.

      • > re Adieu hôtesse arabe
        18 octobre 2005
        bonjour, je possède la partition "adieu de l’hôtesse arabe" version soprano ... mais je suis mezzo ! Quelqu’un peut-il m’aider pour trouver cette partition ? Merci d’avance emille (e.gamaire@voila.fr)
        Site : http://