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  • > Récital DESSAY VILLAZON

    10 juin 2006 10:38 , par Jean-Marc

    Voilà un commentaire passionné comme j?aimerai pouvoir en lire plus souvent :-).

    Un grand bravo donc à Alain, pour cet article plein d?émotions qui nous montre que nous partageons la même passion du chant.

    Nous échangeons depuis plus d?un an autour des trouvailles et des enregistrements inédits de Michel Dens dont il est un des fervents admirateurs, il a beaucoup à nous apprendre, j?espère qu?il continuera à participer à la vie du site.

    Merci encore.

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Bordeaux La


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Récital DESSAY VILLAZON
Une soirée d?exception
Le 10 juin 2006


Ah ! le délicieux moment que nous avons passé ce 30 avril 2006 au théâtre des Champs Elysées où Natalie DESSAY et Rolando VILLAZON ont conçu pour notre plaisir un couple charmant, émouvant et pour vous le dire comme j?en ai envie : épatant !

Qu?ils sont beaux ! qu?ils sont bons !

J?affirme, sur ce site béni de sympathie réciproque, qu?avec ces deux là, la France n?a rien à craindre pendant de nombreuses années dans le mondial lyrique. Des acclamations en veux-tu ? en voilà, des applaudissements, parfois inopportuns, que l?excellent chef Myung-whun Chung corrigeait de sa baguette magique, une salle debout à tout rompre ! L?humour n?était pas absent, ces deux là se tournant volontiers le dos en souriant gentiment, lui, volant un baiser (Ah ah...), elle surprise, ou arrêtant d?un geste impératif les applaudissements prématurés pour cause d?enregistrement en direct !

Tous les publics étaient là, du jeune en Nike-sac-à-dos au petit pépé en smoking et n?ud pap que vous reconnaîtrez plus bas. J?y ai même rencontré au bar mon cardiologue, 75 ans et toujours en parfait état de marche, grâce à sa passion.

Certes, l?accès dans ce lieu réputé, fut assez difficile tant le nombre des malheureux, démunis de tickets, masquaient l?entrée en quémandant, à nous les nantis, de leur céder nos billets à prix d?or.

Après avoir failli perdre dans l?affrontement mon n?ud papillon, dont une photo me confirma qu?il était à la verticale prêt à décoller, et avoir bien perdu mon précieux programme, je m?imprégnais de ce moment, toujours subtil, où les choses se mettent en place, et ouvrais tous mes sens par cette légère méditation, sorte de renoncement aux choses terrestres et ouverture des portes du c?ur, J?étais fermement décidé à remplir mon caddie !

Ce fut le trop plein !
De mémoire : Donizetti, Verdi, Gounod, Massenet... Lucie de Lammermoor, Roméo et Juliette, Manon, Le Cid, La Traviata, Rigoletto ...

Lui, était tout à son ?uvre, passionnément, physiquement, chaleureusement, avec cette aura mystique de sympathie qui se dégage toujours d?un être jeune, attentif, soucieux, non corrompu, qui se donne corps et âme au but de sa vie. Une voix étonnamment puissante, l?ondulation d?un océan tourmenté qui s?apaise sur la grève, un timbre parfois conciliant mais aussi intransigeant, un phrasé très contrasté qui s?apaisera avec le temps, bref une maîtrise et un sens artistique qui font oublier les paroles, notamment en Français.

Elle, plus expérimentée, avec la décontraction de quelqu?un qui passe là par hasard, de sa voix assurée à merveille, véritable draperie d?une aurore boréale où scintille une myriade d?étincelles étoilées, rythmée au lent balancement de cette dentelle céleste. Nous étions tantôt entraînés au firmament de ces puretés cristallines, ou conduits émus et apeurés sous les hautes futaies sombres de la nuit perdue et limpide. J?ai vu le chef Chinois, incontestablement ému, à la fin d?un air de bravoure particulièrement haut perché, retenir le début d?une larme et, « toujours sourire » oblige, quitter son poste et se précipiter vers cette perle de l?écrin nacré de l?orchestre, pour l?acclamer personnellement. J?affirme que des moments comme celui là peuvent changer une vie.

Ah ! quel délicieux moment nous avons passé ce 30 avril 2006...


Article publié par : Alain Jouandeau