, SIGNATURE
Retour au menu
-->
4 Messages
  • Triste constat mais très réaliste

    7 juin 2007 13:52 , par Michel

    Beaucoup de déception et de critiques que je partage avec toi Jean-Marc. Il y a peut être des points discutables dans tout ce que tu dis mais dans l’ensemble je m’associe pleinement à ce que tu écris.

    C’est un mal très français que de frapper d’ostracisme tout ce qui vient de France, compositeurs, artistes, histoire etc. pour se pâmer devant tout ce qui vient de l’étranger même si c’est pas toujours bon (je ne dis pas que tout ce qui est français est meilleur que le reste, il y a d’excellentes choses à l’étranger aussi).

    Je repense au post de Lorenzo du 23 avril mis à la suite de mon dernier article qui est très éloquent à ce sujet et où il nous livre la pensée d’un jeune chef français, brillant semble-t-il, exilé à l’étranger car n’ayant aucun avenir en France à cause de cette autocensure dont il faudrait bien vite se débarasser faute de quoi on verra toute culture française sombrer dans un oubli bien regrettable.

    repondre message

  • Opéra de Bordeaux saison 2007-2008

    15 juin 2007 17:10 , par Fabien

    C’est vrai que le programme est pauvre ... je suis de plus en plus déçu de cet Opéra de Bordeaux.

    Je ne peux pas dire que j’ai été très convaincu par cette saison ... mis à part le ténor de Fidelio (hélas bien mal entouré) je n’en garderai pas de souvenir très marquant.

    Jakob Lenz et La Voix humaine étaient honnêtes mais ne m’ont pas réellement convaincu. Je pense toutefois que cela tient aux oeuvres elles-mêmes et non pas à l’interprétation. N’ayant pas assisté à l’Elisir d’Amore, je ne puis rien en dire. Le rôle titre de Rigoletto était très faible mais il paraît que nous sommes tombés sur la mauvaise distribution ! En revanche, un bon point pour l’orchestre, qui était réveillé pour une fois.

    Je ne parle pas des Opérettes, ni des opéras baroques, que nous n’allons pas voir (on ne peut pas tout aimer). Espérons que Les Noces relèveront le niveau, car jusqu’ici ce n’est pas brillant.

    Il faut dire qu’ayant eu l’occasion de voir des productions de grande qualité -pas à Bordeaux, je précise- je deviens très difficile. Mon plus beau souvenir étant celui d’un Peter Seiffert extraordinaire, dans Tannhäuser au Châtelet, mais cela remonte déjà loin.

    Je suppose que l’Opéra de Bordeaux est bien obligé de faire tourner son commerce. Il ne peut pas nécessairement louer de grands interprètes et il faut bien assurer un public avec des classiques récurrents, comme par exemple Casse Noisette, un ballet qui porte bien son nom !

    La qualité du spectacle mise à part, le plan tarifaire de la salle mériterait BEAUCOUP d’être revu. Nous louons toujours à Bordeaux des places de 1ere catégorie. Malheureusement, l’abonnement libre ne doit pas donner un niveau d’accréditation suffisant et nous nous retrouvons systématiquement avec des places ressemblant furieusement à de la seconde catégorie. Je commence à fatiguer sérieusement de payer le prix fort pour me retrouver au 3ème rang en galerie latérale ou à l’extrême coin du parterre. A quoi bon s’abonner si ce n’est pas pour avoir des places correctes ?

    Je ne pense pas relouer pour la saison prochaine, étant trop déçu.

    Pour les créations contemporaines, je suis plutôt pour. Il faut bien créer de nouvelles oeuvres, sinon l’Opéra finira par mourir exsangue. Les Rois de Philippe Fénelon en 2004 était par exemple assez extraordinaire.

    repondre message

    • Opéra de Bordeaux saison 2007-2008 15 juin 2007 17:53 , par Jean-Marc

      Merci pour ce témoignage, qui donne un autre éclairage.

      Je suis d’accord avec vous sur le Fidélio et "Son ténor" qui a fait à lui seul que cet interprétation de l’ouvrage est passe de « bof ! » à « bien ! »

      Pour les créations contemporaines, nous divergeons, tous les goûts sont dans la nature ;-) ... mais sinon je partage assez votre approche sur le reste.

      Bienvenue sur ce site et surtout n’hésitez pas à participer sur d’autres articles :-)

      repondre message

  • Opéra de Bordeaux saison 2007-2008

    22 avril 2008 17:18 , par H.Cadouin dite Amalthée

    Merci à Jean Marc pour avoir dit tout haut(en ligne)ce que tout le monde dénonce sans être écouté.
    Les français ont toujours boudé leurs artistes.Donc leurs compositeurs et leurs interprètes.
    Nous pouvons en parler tous deux.
    Je suis journaliste musicale depuis trente ans.Et la biographe de A.Lombard et Serge Baudo.Je ne répondrai pas de manière très satisfaisante à votre question mais je puis vous donner quelques éléments de réponse.
    H.Cadouin.Amalthée.Contact par courriel et sur mon site :www.amalthee-ecrivain.info

    repondre message

Répondre à cet article



L’Opéra Le


article précédent - L’Opéra des Landes propose ...   article suivant - Le Toréador ou l’accord parfait
Opéra de Bordeaux saison 2007-2008
Un long discours plutôt que quelques lignes
Le 6 juin 2007


La brochure qui détaille la programmation de la saison 2007-2008 de l’Opéra de Bordeaux est tombée dans ma boîte aux lettres ce matin.

A part un Faust de Gounod qui était attendu depuis longtemps, un bal masqué de Verdi et une bohème de Puccini, côté opéra, il n’y a pas grand chose d’autre pour attirer l’amateur d’Art lyrique que je suis.

Mais bon, trois opéras de belle facture c’est déja ça, ne boudons pas notre plaisir, espérons juste que pour ces trois ouvrages auxquels j’adhère la distribution sera à la hauteur de ce qu’elle doit être, car, depuis ces dernières années, c’est un spectacle sur deux, voire sur trois qui est satisfaisant vocalement à Bordeaux.

Pour le reste, comme presque tous les ans, on a droit à notre "création contemporaine" , cette année c’est Génitrix de Tihanyi.

On se demande quelle est la finalité d’une telle programmation sinon peut-être dépenser l’argent public et se donner l’impression d’être des créateurs voire des artistes. On invite du monde, on débat et on se gargarise dans la presse complaisante de l’acte de création... en résumé, ça doit faire juste plaisir au microcosme intellectuel Bordelais du triangle d’or.

Comme tous les ans, on a aussi et c’est incontournable, notre Mozart avec Idomeneo un des rares opéras de ce compositeur pour lequel je ne prends personnellement aucun plaisir à l’écoute, mais enfin c’est estampillé Mozart sur l’étiquette, c’est donc bien... il y a des codes à l’opéra de Bordeaux sur lesquels on ne transige pas. Plutôt que de prendre le chef d’oeuvre d’un compositeur moins connu et de la même période (Cimarosa avec le mariage secret par exemple), on préfère prendre un opéra relativement lisse du génial Mozart, car forcément, c’est du Mozart.

Au programme également un Scarlatti , "La Vergine dei dolori" que je ne connais pas, je ne juge donc pas, car il y a des choses sympa chez Scarlatti ... à voir peut-être. J’espère juste que cette musique ne sera pas trop intimiste et que le public en profitera aussi un peu et que ça remplira la salle, tout comme celle de "Scènes et madrigaux" de Monteverdi qui, sur une chaîne Hi-Fi pour audiophile avec un enregistrement pris au plus près doit se laisser écouter, mais qui à mon avis n’est pas faite pour l’opéra. De plus cette programmation sent vraiment le fabriqué, histoire de proposer quelque chose, il s’agit en fait d’extraits de trois oeuvres de Monteverdi, avec trois chanteurs et 5 instrumentistes... pour moi ça tient plutôt du récital que d’une production proprement dite, mais ça fait une ligne de plus dans la programmation prévue...

Côté opérette on continue toujours avec le service minimum, cette année ce sera juste une chauve souris de johann Strauss... l’opérette est bien morte à Bordeaux. Notons que Princesse Czardas qui a été produit cette année a déçu vocalement , espérons qu’il ne faudra pas attendre dix ans pour une distribution lyrique digne de ce nom.

Vous allez me trouver bien critique, mais, je crois qu’il faut dire de temps en temps ce que l’on pense, histoire que ceux qui attribuent l’argent public sache que son utilisation est discutable et qu’en l’absence d’une presse indépendante qui joue son rôle, il y ait des voix qui s’élèvent de temps en temps pour aiguillonner et pour contester certains choix.

L’engagement dans l’opéra ce n’est pas seulement prendre le thé, "picorer, déguster" comme j’ai pu lire sur la brochure que j’ai reçu. L’amateur de lyrique a besoin de consistant, de voix, cette programmation est fade, assure le service minimum, pas de tête d’affiche comme à Toulouse, elle n’est que compromis voire de compromissions avec une nomenklatura qui est à des années lumière des souhaits du public.

Il existe une musique appelée « l’Opéra Français » qui mériterait d’être défendue et qui semble inconnue des responsables de notre institution Bordelaise. C’est dommage, Ils devraient pourtant avoir à coeur de la promouvoir...je veux bien aller leur en parler un jour, s’ils ont besoin d’être éclairé ;-).

Quand entendra-t-on des compositeurs comme Auber, Adam, Audran, Bazin, Boieldieu, David, Grétry, Halévy, Hérold, Hervé, Lecocq, Massé, Maillard, Massenet, Messager, Meyerbeer, Planquette, Rabaud, Reyer, Saint-Saëns, Terrasse, Thomas, Vasseur et bien d’autres. Ces noms là leur disent ils encore quelque chose ? Qui , sinon l’institution de référence, l’Opéra National a la responsabilité de promouvoir ce pan de la culture française qui tombe dans l’oubli ?

N’y aurait il pas un acte de création à faire connaitre ces musiciens qui trônent au fronton de nos institutions lyriques et dont il n’est jamais programmé un seul opéra ?

Présider au devenir d’une institution et tourner le dos à ce qui l’a fait briller au fil des décennies et siècles précédents, n’est pas très glorieux. La mondialisation de la pensée unique a t elle aussi envahi le monde de l’art lyrique ?

La programmation de cette année est peu fournie en titres, pourquoi si peu d’oeuvres sur une saison ? Reprenez une programmation d’il y a quarante ans, regardez le budget qui y était alloué en Francs ou en Euros constants, demandez vous pourquoi et comment les prédécesseurs des équipes actuelles arrivaient à faire plus avec moins !

Pourquoi n’il y a t-il plus de troupes locales permettant de diversifier et d’offrir un vrai choix au public, pourquoi va t on chercher ailleurs à grand frais des gens qui la plupart du temps ne sont pas meilleurs que nos artistes nationaux ?

Voilà cela fait beaucoup d’interrogations sans réponse, réconfortons nous en constatant qu’il y a encore un peu de lyrique à Bordeaux, nous ne sommes pas encore tombés complètement dans la loi du marché, les programmes se déroulent toujours à 20h00, et c’est une joie de constater que l’on ne cherche pas encore à imposer les séances à 3h30 du matin pour être synchro avec la programmation de TF1.


Article publié par : jmchoisy

PS : Je mets un lien vers le site internet de l’Opéra de Bordeaux, pour ceux qui voudraient aller voir les dates, car il semble que le référencement dans Google soit très aléatoire : Le site de l’Opéra de Bordeaux