Depuis un an environ, je m’intéresse à Offenbach à travers toutes les oeuvres en un acte qui pourraient un jour être programmées à l’Opéra de Barie et qui sont légion.
Par le passé, j’avais, bien sûr, entendu parler de ce compositeur du second empire. Je pensais, comme tout un chacun, qu’une fois que l’on avait dit "La périchole", "La belle Hélène", "Orphée aux enfers" ,"La grande Duchesse de Gérolstein" ou "Les Contes d’Hoffmann", on était pas loin d’avoir vu l’essentiel...
Et puis, la vie parfois vous joue des tours. 0n croit savoir et l’on ne sait rien. Quand on soulève un peu le rideau, on découvre tout un monde inexploré et on se surprend à vivre une passion soudaine pour un Faiseur de gaité dont l’oeuvre immense permet d’alimenter une curiosité quotidienne et dont le spécialiste du moment, Monsieur Jean-Christophe Keck, semble, lui aussi, ne pas arriver à être au bout du chemin malgré de nombreuses années d’investigation.
Au fil de mes découvertes, je me cultive, je me plonge dans la période autour des années 1860 et j’apprends toujours plus. Je ne regarde pas TF1 ou M6 car je n’ai pas de temps à perdre. Je ne suis pas sûr que ce soit non plus sur le service public ou sur Arte que l’on ait une chance de voir aborder ces sujets qui me passionnent. La culture , celle qui pourrait intéresser le plus grand nombre si elle était didactique, n’est jamais proposée sur les grands médias. Pour creuser ces sujets, il faut toujours beaucoup de perspicacité et de détermination. Notons qu’il y a souvent quand même des choses intéressantes sur France Musique dans l’émission "Etonnez moi Benoit"...
Régulièrement, j’amène à mon prof de chant et ami ,Christian Lara, ainsi qu’à mes accompagnateurs préférés : Micheline Carrère et Stéphane Trébuchet, des pages du répertoire de ces compositeurs de la seconde partie du 19ème siècle qui me font passer pour un original, voire un farfelu, mais qui mettent tout ceux qui écoutent ces morceaux "choisy" dans la joie et la bonne humeur : une sorte de remède à la crise et à la morosité ambiante.
On ne s’ennuie jamais avec Offenbach et son répertoire fourmille de pépites dont le commun des mortels n’a pas la moindre idée. Un faiseur de tubes des années 1870 ! Une Périchole donnée récemment au Grand Théâtre de Bordeaux m’a conforté dans l’idée que ce n’est pas vers cette partie de l’oeuvre du compositeur qu’il est utile de pousser l’investigation.
Mon côté fouineur et chercheur ne déplait pas à ceux qui me côtoient et qui sont pourtant, je le crois bien, plus érudits que moi "musicologiquement parlant".
Ils profitent eux aussi de ces trouvailles et ça leur plait si j’en juge par la bonne humeur qui règne à la fin de nos séances de chant alors qu’en arrivant tout le monde est souvent morose avec une mine super fatiguée. Ce n’est certes pas du Grand Opéra, mais c’est du beau chant Français et la note aigüe n’est pas la préoccupation principale du ténor qui interprète Offenbach, même si la ligne de chant est souvent très tendue.
Pour votre gouverne et si vous voulez profiter de ces médicaments non remboursés par la sécurité sociale qui font le plus grand bien pour le moral, je vous conseillerai les airs suivants car ce sont ceux que je travaille et qui m’ont séduit aussi par le texte qu’ils portent.
Dans
- "vent du soir" - Mon front n’a pas de diadème...je suis coiffeur
- "Geneviève de Brabant" - couplet de la poule
- "Bagatelle" - Couplet de pistache - Comme tout être poétique
- "Les deux pêcheurs" - Air de Gastilbeta
- "Les deux aveugles" - Dans sa pauvre vie malheureuse
- "L’île de Tulipatan" - Vive le tintamarre
- "Tomb-al-cazar" - O rage o désespoir - oui je suis Buridan...
- "Monsieur Choufleuri" - Air de Peterman - En naissant chaque créature
- "la vie Parisienne" - Couplet du Brésilien
- "Une demoiselle en loterie" Couplet de Pigeonneau - Monsieur j’arrive
en diligence
- "La chanson de Fortunio" - Je l’aime
Quelques Duos "Soprano ténor" également qu’il m’est donné d’interpréter avec ma moitié...
- Les Braconniers - O ma chère femme.. O mon chère mari
- La bonne d’enfant - Je rotis je brule...
- Le financier et le savetier - Mais autant qu’un prince, je suis amoureux..
- L’ile de Tulipatan - Quoi c’est vous
On s’éclate pas mal avec ce répertoire dont les paroles déjantées et le côté "je raconte une histoire" font penser , par certains côtés, aux chansons de Georges Brassens ou Pierre Perret .
Ma moitié, vous l’avez compris, partage elle aussi mes nouvelles passions et le chant fait partie de notre épanouissement. Cela demeure une respiration dont nous ne pourrions plus nous passer aujourd’hui. Rassurez vous, je ne fais pas que ça et je suis loin d’être monomaniaque, je fais aussi plein d’autres choses... mais c’est une autre histoire :-)
Alors pour vaincre la crise, faites comme nous chantez ou écoutez de l’Offenbach, c’est gai, ça déménage, ça met un peu de soleil dans la vie.
Au pire, chantez autre chose. De toute façon, vous verrez, ça fait toujours du bien de chanter :-) .